De nouveaux riches, au prix du sang et de la souffrance du plus grand nombre
Derrière les discours diplomatiques se cache une réalité brutale : en un an, Haïti n’a pas retrouvé la stabilité, mais a bel et bien fabriqué de nouveaux riches, au prix du sang et de la souffrance du plus grand nombre.
En Haïti, la mise en place du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) sous l’égide de la Communauté Caribéenne (CARICOM) – par procuration – visait à restaurer prétendument la stabilité politique après l’effondrement de l’État entamé sous le régime PHTK-Tèt Kale 2. Toutefois, un rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) révèle que les membres du CPT ont bénéficié d’avantages financiers massifs, atteignant jusqu’à 10 millions de gourdes mensuellement par conseiller, sans amélioration tangible de la situation nationale.
Le rapport du RNDDH dévoile une architecture budgétaire choquante : chaque membre du CPT – incluant les 3 braqueurs de la BNC – perçoit un salaire de 225 000 gourdes, auquel s’ajoutent des frais de fonctionnement (75 000 gourdes), des dépenses pour une résidence secondaire (400 000 gourdes), des cartes téléphoniques et de débit cumulant plusieurs millions, ainsi que des allocations pour conjoint et pour remplissage de réfrigérateurs. Le total atteint ainsi 10 millions de gourdes mensuellement, par conseiller. De surcroît, 3,5 millions de gourdes supplémentaires sont affectés aux seuls frais de repas (petit-déjeuner et déjeuner).
La création du CPT, loin d’instaurer une gouvernance de rupture, a renforcé les logiques de prédation caractéristiques de l’État haïtien post-duvaliériste. Comme l’a analysé Michel-Rolph Trouillot dans State Against Nation (1990), les périodes de transition politique en Haïti ont souvent servi d’opportunité pour des élites minoritaires de consolider leur pouvoir économique au détriment de la majorité appauvrie. Le cas du CPT illustre tragiquement cette continuité historique.
En Haïti, la mise en place du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) sous l’égide de la Communauté Caribéenne (CARICOM) – par procuration – visait à restaurer prétendument la stabilité politique après l’effondrement de l’État entamé sous le régime PHTK-Tèt Kale 2. Toutefois, un rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) révèle que les membres du CPT ont bénéficié d’avantages financiers massifs, atteignant jusqu’à 10 millions de gourdes mensuellement par conseiller, sans amélioration tangible de la situation nationale.
Le rapport du RNDDH dévoile une architecture budgétaire choquante : chaque membre du CPT – incluant les 3 braqueurs de la BNC – perçoit un salaire de 225 000 gourdes, auquel s’ajoutent des frais de fonctionnement (75 000 gourdes), des dépenses pour une résidence secondaire (400 000 gourdes), des cartes téléphoniques et de débit cumulant plusieurs millions, ainsi que des allocations pour conjoint et pour remplissage de réfrigérateurs. Le total atteint ainsi 10 millions de gourdes mensuellement, par conseiller. De surcroît, 3,5 millions de gourdes supplémentaires sont affectés aux seuls frais de repas (petit-déjeuner et déjeuner).
La création du CPT, loin d’instaurer une gouvernance de rupture, a renforcé les logiques de prédation caractéristiques de l’État haïtien post-duvaliériste. Comme l’a analysé Michel-Rolph Trouillot dans State Against Nation (1990), les périodes de transition politique en Haïti ont souvent servi d’opportunité pour des élites minoritaires de consolider leur pouvoir économique au détriment de la majorité appauvrie. Le cas du CPT illustre tragiquement cette continuité historique.